Avec 121 médecins généralistes pour 100 000 habitants, Toulouse souffre d’une grave pénurie de praticiens et les patients en paient le prix. Alors qu’un tiers des 565 professionnels en exercice prendront leur retraite d’ici 2027, leur remplacement est autant une urgence qu’un défi.
Les coupables du roulement insuffisant des médecins sont bien connus. son nom? Numerus clausus, une loi promulguée en 1971 pour équilibrer le nombre d’étudiants en médecine. Face à des pénuries, également documentées dans les campagnes, mais encore méconnues dans une charmante ville comme Toulouse, le gouvernement a décidé l’an dernier de lever cette restriction. Malheureusement, cette décision très attendue ne se fera pas sentir dans l’immédiat. « On sait qu’il faut une dizaine d’années pour former des médecins. Il faut attendre les conséquences », a souligné Borhane Ferjani, médecin généraliste qui exerce à la Reynerie, à Toulouse.
De plus, augmenter le nombre d’étudiants ne suffira pas si l’État ne se donne pas les moyens d’augmenter le nombre d’encadrants. Selon Stéphane Oustric, directeur du département de médecine générale à la faculté de Toulouse, le manque de formateurs empêche les étudiants en quatrième année d’internat d’effectuer des stages dans cette branche. « Si la quatrième année de ce stage n’est pas réservée aux spécialistes, je peux mettre dix étudiants en autonomie supervisée à Toulouse dès la rentrée 2020, 10 de plus cette année, regrette-t-il. Quand on sait que la majorité des futurs docteurs s’installer définitivement et immédiatement après avoir étudié dans la zone où ils ont commencé à être des collaborateurs, nous pourrions avoir 20 nouveaux établissements dans la ville, capables de traiter 30 000 patients de plus.Étudiant généraliste en 4e année.
Plus d’un Toulousain sur deux vit dans un désert médical
Cependant, c’est la voie que le gouvernement explore pour remédier à la pénurie de praticiens à court terme. « Le gouvernement proposera au Parlement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 l’ajout d’une quatrième année au diplôme d’études spécialisées en médecine générale », ont annoncé le ministre de la Santé et de l’Enseignement supérieur, François Braun et Sylvie Retailleau. . .
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