À trois mois du coup d’envoi du Mondial de l’Auto, L’argus a rencontré son directeur Serge Gachot. Entre un contexte économique difficile, le tout-électrique et l’affiliation à Equip Auto, il promet que cette 89e édition sera la fête de la voiture et un retour à l’essentiel, tout en portant les innovations.
Sommaire
- À trois mois du coup d’envoi du Mondial de l’Auto, L’argus a rencontré son directeur Serge Gachot. Entre un contexte économique difficile, le tout-électrique et l’affiliation à Equip Auto, il promet que cette 89e édition sera la fête de la voiture et un retour à l’essentiel, tout en portant les innovations.
- L’argus. Le Mondial de l’Auto va rouvrir ses portes à compter du 17 octobre, quel sera le message pour ce retour ?
- Comment garantir le succès du salon, sachant que des marques vont le déserter ?
- Pour l’édition 2020 annulée, vous annonciez une révolution du contenu, d’autant que c’était votre premier salon. 2022 sera-t-elle un cru bis repetita ou avez-vous vraiment tout retravaillé ?
- Pouvez-vous en dire plus sur le ROI ?
- Quels sont les prérequis ?
- Quelles sont vos ambitions ?
- Une grande semaine se profile avec le salon BtoB dédié à l’après-vente Equip Auto…
- Adossées à ce format, quelles sont les grandes nouveautés ?
- Comment le VO s’intégrera dans le Mondial et pourquoi ?
- Et la voiture d’exception ?
- Infos pratiques
- Quelle seront les nouvelle voiture en 2022 ?
- Quelle voiture moyenne acheter en 2022 ?
- Comment sera le transport dans le futur ?
Par
Justine Pérou
L’argus. Le Mondial de l’Auto va rouvrir ses portes à compter du 17 octobre, quel sera le message pour ce retour ?
Publié le 28/07/2022 – 10:05
Comment garantir le succès du salon, sachant que des marques vont le déserter ?
Mis à jour le 28/07/2022 – 16:19.
Serge Gachot, directeur du Mondial de l’Auto Paris.
Serge Gachot, directeur du Mondial de l’Auto Paris. Ce sera d’abord le salon des retrouvailles, puis le nouveau monde automobile. Il n’y a pas eu de Mondial de l’auto depuis 2018, où plus d’un million de visiteurs se sont croisés, en plus des 10 500 journalistes accrédités. C’est un événement très attendu en France par le grand public et les industriels. Je dirais que c’est aussi le salon du renouveau car de nombreuses nouveautés seront présentées et dans toutes ces offres nous accompagnerons le public en forte demande d’explications, sur l’électricité par exemple. D’autant que certains constructeurs nouveaux ou très récents envisagent de s’implanter en France et ont confirmé leur présence sur le salon.
Pour l’édition 2020 annulée, vous annonciez une révolution du contenu, d’autant que c’était votre premier salon. 2022 sera-t-elle un cru bis repetita ou avez-vous vraiment tout retravaillé ?
Il est trop tôt pour dévoiler la liste des constructeurs et autres acteurs présents, mais ils ont jusqu’à fin juillet pour s’inscrire. Nous avons entamé des discussions avec certains absents signalés par la presse. Rien ne les empêche de proposer un angle intéressant, de une à trois voitures, une structure légère, etc. Nous sommes flexibles, c’est notre force. Les constructeurs traversent une période difficile, entre la pandémie, la pénurie de puces, les nouveaux confinements à Shanghai, on comprend que ça puisse être compliqué pour eux de venir. Mais nous voulons être la vitrine de cette grande industrie et nous ne voulons pas qu’elle soit la première à ne plus avoir de salon.
Si tel est le cas, nous n’aurons pas le choix. Nous faisons notre part en essayant de nous renouveler, en tout cas nous faisons de notre mieux pour avoir la proposition de valeur la plus attractive possible. Nous tenons à rassurer les industriels que nous pouvons tout à fait vendre sur Mondial et qu’ils seront au moins les mieux placés pour générer des leads qualifiés.
Pouvez-vous en dire plus sur le ROI ?
La billetterie du Mondial de l’Auto est ouverte.
Quels sont les prérequis ?
Nous continuons à travailler sur notre proposition de valeur, en privilégiant le retour sur investissement pour nos partenaires exposants, principalement des constructeurs. Il a fallu revenir à l’essentiel : on a gardé le nom, le Mondial de l’Auto, avec sa très forte notoriété, et ça suggérait de garder le focus sur l’automobile, un secteur innovant, qui bouge, qui est vertueux même s’il est souligné. Nous en sommes fiers et nous n’avons pas besoin de le diluer avec la mobilité. Aussi, en se mettant à la place des bâtisseurs et des visiteurs, un des points fondamentaux était de décider d’une unité de lieu, sans trop s’étaler.
Quelles sont vos ambitions ?
Cela n’empêche pas certains de nos partenaires d’exposer une belle voiture à Paris, dans des lieux d’exception, dans des magasins, ou dans les vitrines de très belles concessions, pour avoir des photos instagrammables qui feront le tour du monde. Pas de problème, nous en avons discuté, mais c’est en parallèle et en plus, pas à la place, une présence minimale à la Porte de Versailles est requise et il y aura quelques cas. Notre proposition sera beaucoup moins chère pour les exposants et beaucoup plus expérientielle. C’est-à-dire donner toutes les explications possibles sur ses offres et innovations et surtout permettre aux visiteurs de tester les voitures.
Une grande semaine se profile avec le salon BtoB dédié à l’après-vente Equip Auto…
Le salon devrait être un investissement intéressant pour nos partenaires, justifie-t-il. Mais tous se sont à un moment donné plongés dans la course aux cathédrales, ces tribunes géantes, constituées de mezzanines, avec des écrans LED partout. Bien sûr, il est important d’avoir un univers de marque, de le promouvoir, mais ce qui compte n’est pas ce qui est présenté sur le stand ? Avec l’accent mis sur l’automobile, il est donc essentiel de réduire drastiquement les coûts et de réfléchir à la façon dont nous allons valoriser les produits et services.
Comme en 2020, nous proposons un salon compact et qualitatif avec des fabricants qui insisteront sur leurs innovations sans montrer toute leur gamme. Nous avons co-construit beaucoup avec des partenaires et nous nous sommes mis d’accord sur une durée de salon plus courte, 6 jours grand public contre 12 auparavant. Et nous avons aussi réduit le nombre de jours de montage pour éviter des surcoûts de logistique et de mobilisation des équipes, de 16 à 6 auparavant. Avec ce délai et conformément à notre message, nous exigeons également que les enseignes ne dépassent pas 1 500 m2 de stand, dans le but, encore une fois, de faire attention à la partie dépenses et de maximiser la partie profit. Face à la situation actuelle de pandémie et de pénurie et où il y a plus de clients que de véhicules disponibles, le budget est challengé, et si on demande aux constructeurs de réduire les coûts, il est certain que ce sont les événements comme la Coupe du monde qui tombent à l’eau. première. Enfin, nous ferons une billetterie simple, accessible bien en amont du spectacle, avec des prix moins chers en semaine, des tarifs attractifs pour les familles, et nous organiserons des couloirs d’arrivée pour optimiser les flux comme dans les musées.
Adossées à ce format, quelles sont les grandes nouveautés ?
Nous aimerions avoir le plus de marques possible, nous pourrions toutes les accueillir, tant que nous n’avons pas de très grands stands et que nous sommes rentables car nous ne sommes pas en mesure d’organiser des événements qui ne seraient pas financés. L’autre objectif est d’atteindre 500 000 visiteurs pour la Coupe du monde, alors qu’en 2018 nous avons dépassé le million. Le format est la moitié de la taille, donc c’est vraiment faisable. Nous voulons que ce soit une fête automobile et faire du Mondial de l’auto un salon convivial, et nous serons ouverts jusqu’à 22h30 tous les jours sauf le dernier dimanche.
Oui, organiser nos deux événements ensemble pour la première fois, au même endroit, au même moment, et en faire une Paris Automotive Week, sera forcément bénéfique pour la filière. Le dernier meeting a compté 100 000 visiteurs, on peut imaginer qu’ils viendront presque tous à la Coupe du monde. Nous avons divisé les halls, Equip Auto sera en 1 et 2, et nous nous rassemblerons dans les halls 3, 4 et 6, toujours selon notre message. Nous aurons des halls récents, à taille humaine, avec une allée centrale et c’est à gauche et à droite. Tout est accessible, simple, fluide et personne n’est caché. Et pour mémoire, Renault sera en 6, tandis que les marques Stellantis en 4. La logique d’installation des constructeurs étrangers aux côtés des Français est nouvelle et sera la plus favorable.
Plan du Mondial de l’Auto au parc des expositions Porte de Versailles où trois expositions seront demandées. Equipping Auto occupera deux salles.
Comment le VO s’intégrera dans le Mondial et pourquoi ?
Il y a beaucoup de ! Nous avons récemment annoncé la création du plus grand centre d’essais jamais organisé sur le salon avec 100 voitures à tester. Ces épreuves de conduite seront qualitatives puisque 100 génies du produit seront mobilisés à bord pour l’enseignement. Ces spécialistes sélectionnés par l’agence La Squadra seront également formés par les constructeurs avant le salon. Ce service est facturé aux marques à 2 700 euros par véhicule et par jour. Certains ont déjà pris position. Et ce n’était pas prévu, mais compte tenu de la forte demande et pour faire le pont avec les professionnels, ces véhicules comprendront des utilitaires 100% électriques ou hydrogène également disponibles en essai routier. Un espace leur sera même dédié et aménagé.
Et la voiture d’exception ?
100 véhicules seront proposés à l’essai tout au long de l’événement.
Infos pratiques
Quelle seront les nouvelle voiture en 2022 ?
Nous mettrons donc l’accent sur VUL cette année avec une dizaine de marques présentant leurs produits. Et si on organise un haut sommet sur l’automobilité de demain avec des patrons qui exposent leur vision, on n’organisera pas en parallèle un championnat du monde moto ni ne créera de hub de mobilité. Mais en faisant l’impasse sur la jurisprudence, si un industriel est concerné par l’un des deux sujets et souhaite exposer une innovation sur son stand, nous l’autoriserons. N’oublions pas que nous proposerons un écosystème automobile complet avec des fournisseurs d’énergie et des bornes qui seront présents au Mondial, en plus de quelques start-up, banques et sociétés de financement, etc., pour favoriser l’accessibilité des voitures électriques. Mais le plus original est certainement le centre dédié à l’occasion…
Notre dernière idée, qui vient d’être validée, est de créer un espace dédié aux joueurs de véhicules d’occasion. Nous ne l’organiserons pas sous la forme d’un grand parc et espace comme nous aurions pu le faire à Villepinte, mais dans un univers dédié composé de petits stands et où les professionnels seront chez eux, chacun avec sa propre identité. 4 à 5 voitures seront exposées et quelques écrans seront visibles dans des stands de 150 ou 300 m2. Nous sommes en train de finaliser une proposition de valeur que nous distribuons aux plus grands acteurs du marché de l’occasion en France et, si cela plaît, nous élargirons à de grands groupes de concessionnaires et fabricants d’étiquettes de véhicules d’occasion. Il y a déjà deux confirmations. Cette proposition de valeur clé en main n’est pas chère et il est possible de vendre beaucoup de voitures durant cette semaine. Il y a un réel intérêt pour ce marché. Nous savons que parmi nos visiteurs il y a des intentionnels à 6 mois et qu’ils peuvent être un peu frustrés par les livraisons de voitures neuves, même par rapport au budget, cette offre salon peut être intéressante. Une fois de plus, nous répondons à notre façon à une problématique des visiteurs et clients de Mondial. Nous n’excluons pas non plus d’organiser un Mondial du VO les années impaires pour se challenger, mais ce n’est qu’une piste de réflexion.
Quelle voiture moyenne acheter en 2022 ?
On va essayer de montrer de très belles voitures, mais les constructeurs de supercars, de voitures de luxe et de voitures de sport vont de moins en moins montrer et ce n’est pas nouveau. Nous souhaitons permettre aux distributeurs d’une de leurs marques d’exposer, avec l’accord de la maison mère, ou faire appel à des collectionneurs, organiser des actions caritatives autour de cette problématique, pourquoi pas. Nous réfléchissons. J’aime cette idée de mélanger innovation et voitures historiques. Il faut trouver un moyen de les mettre en valeur dans un espace. On peut s’attendre à des voitures exceptionnelles.
Comment sera le transport dans le futur ?
Quelle voiture choisir en 2022 ? Ce jury, composé de journalistes sélectionnés de toute l’Europe, départagera sept finalistes pour la sélection 2022 : Peugeot 308, Åkoda Enyaq iV, Cupra Born, Hyundai Ioniq 5, Kia EV6, Renault Mégane E-Tech et Ford Mustang Mach-E. .
Quelle est la voiture de l’année 2022 ? La Kia EV6 a été élue Voiture de l’année 2022 ce lundi 28 février par un jury de 59 journalistes européens, succédant à la Toyota Yaris. Le modèle électrique coréen a marqué 279 points, battant à l’arrivée la Renault Mégane E-Tech (265 points) et la Hyundai Ioniq 5 (261 points).