Toutes les bonnes idées commencent par un clic. Pour Valentine Robin, cela s’est passé début 2020, en Afrique du Sud. Au milieu d’une année sabbatique de ses études commerciales, elle a décidé de parcourir le monde en interviewant des entrepreneurs de tous horizons. Elle raconte alors une destruction massive de tissu, un événement qui la marque à jamais. « Dans l’usine où nous étions, ils ont reçu l’annulation d’une commande d’énormes rouleaux de tissu. Faute de place, ils ont dû brûler ces nouveaux matériaux qui venaient d’être conçus, nous a-t-elle expliqué au téléphone. les gens qu’ils ont développés, ils doivent les réduire en cendres, ça a été un choc. Covid oblige, le voyage a été écourté. De retour en France et en plein bouclage avec le temps qui l’attend, Valentine profite du fait que tout le monde est chez soi pour le contact et l’échange avec la mode – et le professeur de textile. « Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de nouveaux tissus en France et qu’il était encore possible de créer une marque de vêtements sans créer de nouvelles matières. » Selon elle, la France aurait assez de nouveaux tissus Des tissus pour approvisionner la planète entière à habiller pendant soixante ans !Elle décide donc de se lancer dans l’aventure Akho et de proposer sa marque à partir de ces stocks dormants.
Mouiller sa chemise
Son premier défi : obtenir du matériel. « Trouver le tissu pour ma première collection était vraiment spécial. C’est un monde où il faut se faire connaître, il y a beaucoup de bouche à oreille. » Elle a réussi à trouver un linge des années 30 chez un particulier à Grenobel, un coton piqué de la même décennie chez un monsieur de 90 ans et un troisième tissu chez Le Bon Coin. Dans sa recherche, elle est accompagnée par une société parisienne qui lui permet de tester ses trouvailles et de certifier la composition et l’année de fabrication. Le 10 mai 2021, elle lance sa toute première collection chez Ulule : une chemise unisexe. Un peu plus de 400 exemplaires sortis en trois semaines. Après avoir attendu le retour de ses clientes, toutes satisfaites, elle décide d’utiliser le modèle pour la collection 2, dans un velours côtelé Lanvin 1940, vendu cette fois sur son propre site. Deuxième succès. Il est donc temps pour Ahko de continuer à se développer.
Voyage voyage
Valentine souhaite pousser plus loin le concept de sa marque en y insufflant un thème qu’elle affectionne : le voyage. Désormais, une collection upcyclée équivaut à une destination. Plus qu’une source d’inspiration, c’est aussi l’occasion de mettre en lumière les artisans et artistes de la marque du pays à travers des interviews et des projets collaboratifs. Les campagnes sont tournées sur place par des photographes et avec des mannequins locaux. Premier billet réservé pour l’Italie avec la toute première collection multi-produits d’Akho. La seconde, celle de l’hiver à venir, est centrée sur le Maroc. Tournage à Marrakech prévu début octobre avant ouverture des précommandes à la fin du mois. Désormais, les matières sont révélées par Albert, l’une de ses rencontres, qui possède un entrepôt en région parisienne où il récupère les matières qu’il expérimente lui-même. C’est tout près que la production sera également délocalisée : après avoir choisi le Portugal pour ses débuts, Akho fabriquera en France. Une nouvelle garantie made in France rend ces produits numérotés et limités encore plus exceptionnels selon la disponibilité des tissus. Parallèlement, la marque multiplie les projets, comme la confection d’uniformes pour le groupe de restaurants italiens BigMamma ou l’ouverture très prochaine d’une toute première boutique dans le 3e arrondissement. Pour Ahko, un bébé d’un peu plus d’un an, ce n’est que le début de grandes choses !