Chez Scavi à Saran (Loiret), les couturières se penchent sur leur travail, minutieux, au bourdonnement des machines à coudre. Depuis quelques mois, elles confectionnent des sous-vêtements et des maillots de bain pour de nombreuses marques de lingerie. Une activité que son entreprise a décidé de transférer partiellement dans le Loiret, alors qu’elle ne fabriquait jusqu’alors qu’en Asie, au Vietnam, au Laos et en Chine.
Les premiers ouvriers sont arrivés en septembre, les derniers en décembre. Certains étaient déjà plus ou moins dans le métier, comme cet ancien costumier de théâtre qui travaille au poste de découpe. Mais comme ces compétences sont quasi inexistantes en France, la plupart se sont reconverties. Coiffeur, employé d’Amazon, bijoutier, assistant administratif, etc., ils ont tous appris leur nouveau métier grâce à une formation sur mesure organisée par le conseil régional et Pôle emploi. Avec à la clé l’embauche d’un contrat à durée indéterminée.
Le vendredi 18 février, ils ont reçu la visite de la ministre du Travail, Élisabeth Borne, qui a longuement fait le tour des ateliers. « Notre objectif était d’atteindre 50 salariés d’ici fin 2021, nous sommes finalement 46. Et nous prévoyons une nouvelle vague d’embauches avec 24 personnes », a expliqué Pierre Fournier, directeur général de Scavi en France.
Mais l’entreprise peine à trouver des candidats. « Au début, c’était un peu plus facile. Là, il faut être imaginatif », explique Marie-France Danet, directrice administrative. Et en plus, il faut embaucher des corps de métier supplémentaires, mécanicien, technicien de maintenance, etc.
Le groupe a une forte ambition Made in France, avec 500 personnes formées d’ici 2025, 1 000 d’ici 2030, et l’ajout de nouveaux produits dans les ateliers, comme des T-shirts fabriqués à partir de lin cultivé en Normandie.
Le ministre a évidemment salué l’initiative : « Il faut reconstruire les savoir-faire dont nous avons besoin et il est important de recréer des emplois industriels ». Il a promis davantage d’aides de l’État pour permettre à l’entreprise de poursuivre sa croissance en France.