Elle est également devenue l’auteur de livres de cuisine. Dix ans après « La vie d’un potager, du jardin à la table », elle remet le couvert avec « Mange-tout » (Éditions du « Sud Ouest », 22 €), le livre de cuisine des légumes de son jardin à toutes les étapes de leurs vies. Un total de 250 pages qui affichent tout son savoir-faire…
Elle est également devenue l’auteur de livres de cuisine. Dix ans après « La vie d’un potager, du jardin à la table », elle remet le couvert avec « Mange-tout » (Éditions du « Sud Ouest », 22 €), le livre de cuisine des légumes de son jardin à toutes les étapes de leurs vies. Un total de 250 pages qui affichent tout leur savoir-faire.
Mange-Tout n’est pas un livre de cuisine comme les autres. Est-ce un livre d’amateur éclairé ?
Exactement ! Ceci n’est pas un livre professionnel, c’est un livre plein de passion pour les futurs passionnés de jardinage. Je voulais que les gens veuillent cultiver le jardin et cuisiner des légumes. Toutes les photos ont été prises chez moi, dans mon potager. Les recettes sont de moi. J’ai appris quelques conseils de mes voisins et au cours des quinze dernières années.
Vous venez d’un pays assez éloigné du 64. Un endroit tout aussi vert, où le jardin n’est pas le même qu’en Béarn des Gaves…
Oui, j’ai grandi en Irlande, ce n’est pas exactement le même climat… Il pleut beaucoup, on ne peut pas faire pousser des tomates, des poivrons, des aubergines comme ici. Là-bas, l’hiver commence plus tôt et se termine beaucoup plus tard. Nous n’avons pas vraiment de saison pour cultiver des légumes d’été. Mon père avait un jardin assez simple, nous n’avions pas de serre par exemple.
Le livre est organisé selon un calendrier. Envie d’un guide pour le jardin parfait ?
Oui, bien sûr, il faut suivre les saisons. En fait, les fruits et légumes sont disponibles à tout moment de l’année. Vous avez des radis d’hiver, d’été, de printemps… Ce ne sont pas forcément des fruits et légumes de saison, mais je les ai mis dans la saison qui leur convient le mieux.
A la lecture on comprend que votre enseignement sur le jardin est le fruit d’un long travail très pratique. Comment avez-vous organisé vos notes ?
Je prenais des notes quand je suis arrivé, mais plus maintenant. Tout est dans la tête ! J’ai aussi lu beaucoup de livres, mais j’ai réalisé que c’était à travers mon travail que j’apprenais le plus. La terre est différente à chaque coin de rue. Chez moi, ce n’est pas comme dans le Gers ou le Nord-Béarn. Même en Béarn des Gaves il y a des différences : près des Gives, le terrain est plus facile que dans nos collines. Même si notre sol s’est amélioré avec le temps et le compost, il est moins limoneux…
Alors le livre est important pour les gens de Sauveterre en fait…
Même pour les gens de Mailhos (rires) ! Non, c’est très courant, n’importe qui peut s’approprier les petites techniques qui apparaissent dans ce livre et les adapter à son jardin.
Vous parlez des gens du quartier. Ont-ils donné de bons conseils ?
Quand je suis arrivé, j’ai rencontré le père de notre voisin. Il m’a dit que « les légumes ne valent rien deux heures après la récolte », il faut les cueillir et les manger presque aussitôt. Il y avait aussi des gens qui disaient que les radis ne marchaient pas en Béarn. Ils avaient une vision assez fermée de ce à quoi pouvait ressembler un jardin ici. Mais je croyais qu’on pouvait cultiver quelque chose de différent et ne pas toujours élever la même espèce.
C’est un peu l’habitude de votre mari Jean-François Gaillard qui nous a fait redécouvrir le grand maïs rouge…
Oui c’est vrai ! Mais au cours des trois à quatre dernières années, nos croyances sur la saisonnalité de la plantation et de la récolte ont été remises en question par d’incroyables variations de température. Il y a deux mois, nous avons eu un gel très tardif qui a fait beaucoup de dégâts, notamment au verger. Et la sécheresse est arrivée…
Comment s’adapter au réchauffement climatique ?
Nous avons l’été au printemps, l’hiver n’est plus très froid, mais très pluvieux. Cette année, nous avons connu deux inondations… Je pense qu’il faut d’abord penser à créer de l’ombre dans le jardin. Il y a quelques jours, je passais mes journées à déplier les draps dans le jardin pour éviter qu’ils ne brûlent. J’ai planté de petits arbres fruitiers qui ne prendront pas toute la lumière mais créeront de l’ombre.
Toutes les recettes sont-elles testées et approuvées ? Sommes-nous satisfaits ou allons-nous être remboursés ?
Oui, tout à fait (rires) ! Ça tombe bien, j’en fais encore et mes amis m’appellent pour en demander. Ils sont faciles à réaliser, tout dépend de la fraîcheur des légumes.
Son mari est aussi impliqué
Nous connaissions Jean-François Gaillard, le mari de Carol, pour son engagement dans l’agriculture raisonnée et son retour aux espèces endémiques. Elle a notamment participé à la renaissance du grand roux de maïs en Béarn. Il l’a encouragée à faire ce nouveau projet éditorial. « Certes, nous sommes venus dans un pays très riche avec ces anciennes races béarnaises », note-t-il. Les vaches béarnaises sont l’un des exemples les plus célèbres, mais en discutant avec des voisins qui avaient un potager, nous avons trouvé de nombreuses graines anciennes. »